©Marie-Hélène Tremblay
caroline pierret pirson est née en Belgique et réside à Tiohtià:ke/Mooniyang/Montréal depuis 2003. En tant qu’artiste multidisciplinaire, sa production artistique consiste, jusqu’à présent, en une quinzaine d’expositions collectives et personnelles, notamment à la Galerie de l’UQAM, à la Jill Krutick Fine Art Gallery (New York), et à la Galerie Détour (Jambes, Belgique), ainsi que plusieurs diffusions en salle, notamment à la Cinémathèque québécoise, au Cinéma Public et au Delta (Namur, Belgique). Elle détient une maîtrise en arts visuels et médiatiques à l’UQAM (2022) qui ancre sa pratique dans le cinéma documentaire, les arts sonores et numériques, ainsi qu’une maîtrise en photographie (1998) à la Cambre à Bruxelles où elle a réalisé plusieurs installations photographiques, vidéographiques et filmiques. En concomitance, elle a été programmatrice de films féministes mettant en avant la communauté LGBTQ+. Elle a reçu de nombreux prix et bourses, notamment du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec.
Le cœur de sa démarche réside dans une appréhension artistique et personnelle des dimensions intimes de l’expérience des inégalités de genres, des injustices sociales, de tout ce qui entrave les droits et libertés. Elle s’attache à cocréer avec les personnes participant à ses projets de nouveaux espaces sensoriels et d’écoute pour les corps invisibilisés et les voix silenciées. Elle va à la rencontre des expériences vécues, du partage d’un contact humain, qui se retrouve ensuite traduit dans son œuvre. Juxtaposant voix, sons et corps, son travail mobilise dépouillement, lenteur et conscience du temps.
Elle privilégie les installations comme mode de diffusion. L’utilisation de différents médiums tels que la photographie, la vidéo et le cinéma documentaire lui permet de re/produire des états de présence nécessaires au dévoilement de l’intériorité. Pour elle, ce dévoilement est un acte d’émancipation. Qu’il s’agisse d’images arrêtées ou en mouvement, de captation de sons et de voix, elle cherche donc à faire émerger chez les personnes participantes comme spectatrices des sensations et des émotions familières, mais rarement identifiées, voire refoulées. Son travail cherche ainsi à interpeller la société en explorant notre relation individuelle à l’intériorité, à la vulnérabilité et à la confusion, en révélant nos silences intimes, et en questionnant nos manières d’être (ou non) à l’écoute de soi-même et des autres.